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Voiture électrique : Wattpark, une start-up française qui rêve de devenir une borne de recharge Airbnb

Louer un logement à des particuliers pour un week-end ou plusieurs semaines de vacances… On ne présente plus le concept d’Airbnb et plateformes similaires, car ils sont entrés dans notre quotidien. Il existe également plusieurs variantes pour la location de voitures, d’outils, de piscines…

Alors pourquoi pas sa borne de recharge pour voiture électrique ? C’est dans ce filon qu’il a puisé, depuis Saclas, dans l’Essonne, le WattPark, dirigé par Bertrand Lepage. L’idée a d’abord germé dans l’esprit de son père, Marc, et de son associé, David Leguide, qui sont passés très tôt à la mobilité électrique. « Depuis 2014, à une époque où les bornes publiques étaient rares et où les modèles n’avaient qu’une centaine de kilomètres d’autonomie », précise Bertrand Lepage. De ce fait, il était souvent nécessaire de se recharger dans la journée à proximité de leurs bureaux. De nombreux locataires ont accepté de le faire après avoir repris leur garage, mais ils devaient quand même être chez eux pendant la journée pour le leur ouvrir.

Une borne à garder pour soi ou à louer

Bref, ce n’est pas pratique. Depuis 2017, Marc Lepage et David Leguide travaillent sur une borne de recharge que son propriétaire pourrait garder pour son usage exclusif ou, à l’inverse, la mettre à disposition de l’extérieur et la louer aux heures et aux prix qu’il souhaite, via une application pour smartphone. . Trois ans de recherche et développement plus tard et une levée de fonds de 1,5 million d’euros, annoncée en novembre dernier, et voilà que Wattepark est prêt, dès le début de l’année, à mettre sa solution sur le marché.

La start-up a déjà installé une centaine de ses bornes de 3,7 kW*, ce qui lui permet de recharger à 20 km/h. A ce jour, ils se situent majoritairement dans l’Essonne et s’affichent sur une carte qui vous accueille à l’ouverture de l’application. « Il vous suffit de cliquer sur le terminal qui vous intéresse et de le réserver, en fonction des créneaux disponibles, maintenant ou à venir », explique Lucas Berchadsky, responsable des opérations de Wattpark. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à vous y rendre à l’heure convenue, connecter votre smartphone à la borne Bluetooth, choisir la prise qui convient à votre véhicule. De cette façon, vous vous connectez à une borne de recharge privée en quelques secondes. Comme Baptiste Ollivon, perché au sommet de son garage, au Coudray Montceaux (Essonne).

Se recharger pendant qu’on est au stade

L’informaticien, qui est aussi l’adjoint au maire de sa commune en charge de l’environnement, n’a pas hésité longtemps avant de se décider pour Wattpark en même temps qu’il achetait le véhicule électrique. « Au Coudray, nous sommes en pleine réflexion pour construire un réseau de chargeurs qui réponde à une demande croissante », commence-t-il. Cela passera notamment par l’installation d’une ou plusieurs stations de ravitaillement ultra-rapides, à proximité de l’A6, qui traverse la ville, et qui permettent de « faire le plein » en quelques dizaines de minutes.

« En même temps, il est utile d’avoir des bornes plus classiques, à charge lente, qui permettent à ceux qui n’en ont pas de se recharger, et aux autres de profiter de longs stationnements pour récupérer quelques pourcents de batterie », poursuit Baptiste Ollivon. La municipalité peut s’en charger, mais cette option a ses charges administratives. Alors pourquoi ne pas inciter les particuliers ou les entreprises à ouvrir leurs bornes aux autres ? »

Depuis cet hiver, la borne Baptiste Ollivon n’a été réservée que deux fois. « Le service est encore en cours de développement et doit être montré », a déclaré l’expert en informatique, qui reste confiant. D’autant plus qu’il ne destine pas son terminal uniquement aux voisins. « Parfois, je fais des locations saisonnières via Airbnb », dit-il. Cette option de recharge à domicile est un service supplémentaire que je peux proposer à mes hôtes, même s’il ne s’agit que de facturer cette énergie moyennant un coût. « . Un calcul fait par d’autres propriétaires des premières bornes Wattpark.  » Non seulement les particuliers, mais aussi les entreprises ou les hôtels veulent monétiser leurs bornes et proposer des offres ‘plus’ à leurs salariés et clients « , a précisé Bertrand Lepage. Il cite aussi ce Lillois, propriétaire de trois parkings à proximité du stade de foot de la ville, qui en a équipé deux de bornes Wattpark, offrant ainsi l’opportunité à ceux qui les réservent, notamment les soirs de match, de faire le plein.

Un besoin d’accélérer sur les bornes de recharge

Le PDG de Wattpark estime entre 20 et 30 euros par mois les revenus des propriétaires des terminaux les plus recherchés. Le nombre devrait croître à mesure que les voitures 100 % électriques se multiplient. Cela n’est plus discutable, encore moins car l’UE s’apprête à interdire la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035. En France, 575.000 véhicules 100% électriques sont actuellement en circulation, et « environ 15.000 s’en rajoutent chaque mois », précise Cécile. Goubet, directeur général de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Des progrès incroyables. « La part de marché des hybrides électriques et rechargeables [dans le nombre de véhicules neufs vendus] est passée de 3 % en 2019 à 18 % aujourd’hui, et devrait se situer entre 70 et 90 % vers 2030 », poursuit Cécile Goubet. Au contraire, il faut fixer des limites. Cependant, le rythme d’installation est à la traîne, en France, les ventes ont régulièrement prévenu l’Avere. « C’est un peu mieux aujourd’hui, la France fait même désormais partie des bons élèves européens avec 60.000 bornes ouvertes au public sur le territoire », tempère Cécile Goubet. Or, ce chiffre devra doubler d’ici 2025 et encore doubler d’ici 2030. »

Wattpark prêt à passer à la vitesse supérieure

Dans ce contexte, la création d' »Airbnb pour recharger n’est pas de trop ». Cécile Goubet classe le concept « que Wattpark n’est pas le seul à se développer » parmi les bonnes idées. « Comme tout ce qui permet d’élargir et d’améliorer la gamme des chargeurs électriques », précise-t-elle.

Wattpark est prêt à accélérer de toute façon. Dans quelques jours, l’entreprise prendra en charge sa nouvelle usine de production près de Saumur, dans le Maine-et-Loire. « Cela va nous permettre de passer à une production industrielle, tout en restant 100% français », précise Bertrand Lepage. Wattpark dit avoir déjà un millier de précommandes et espère en vendre 6 000 d’ici la fin de l’année.

* Le matériel est vendu au prix de 600 euros, auquel il faut ajouter le prix de l’installation, qui varie entre 500 et 1 000 euros, selon l’installateur choisi, précise Bertrand Lepage. Cependant, les crédits d’impôt individuels et les programmes d’aide aux entreprises et aux collectivités contribuent à réduire les factures.

Écrit par Hugo. V

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